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Echos des Vosges - Epinal

Extraits & variantes des nouvelles en ligne d'Epinal et de la Vallée de la Moselle

Mélange des genres pour le train

Mélange des genres pour le train

200 élus et politiques, syndicats de la SNCF et syndicats d'usagers s'étaient donné rendez-vous samedi sur le parvis de la gare afin de manifester leur hostilité aux menaces de restructuration des lignes ferroviaires et du service public et à l'absence de visibilité sur les lignes rapides Nord-Sud attendues.

Une manifestation symbolique qui vise à mobiliser l'état et ses services, la région Grand Est et enfin la SNCF pour remettre à niveau les infrastructures ferroviaires des lignes 18 ( Epinal-St Dié-Strasbourg), 16 ( Epinal-Bains les Bains ), 14 ( Nancy-Mirecourt-Vittel-Contrexeville-Merrey), 5 ( Epinal-Lure-Belfort-Meroux/TGV Rhin Rhône) et rouvrir Laveline dvt Bruyères-Gérardmer.

 

 

Mélange des genres pour le train

« Il n'y a pas de petites lignes »

Pour Claude Pierre dit Barrois de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (FNAUT) « le discours du Président n'est pas crédible, remplacer des lignes par des cars c'est fermer une ligne. Le désinvestissement de l'état dans le transport ferroviaire doit cesser. Pour Epinal-Belfort on a déjà perdu 5 ans . C'est de courage politique que l'on manque  ». « Les vosgiens d'où qu'ils partent doivent pouvoir se rendre dans les métropoles du Grand-Est et les régions limitrophes avec un retour au domicile dans la journée. C'était possible au milieu du XXème siècle ça doit le redevenir le plus tôt possible ».

 

Mélange des genres pour le train

Un inventaire à la Prévert

A la lecture des revendications de la dizaine d'associations et de syndicats présents Jasmine qui arrive en vélo sourit en biais en lisant les revendications.  «  Tant qu'on ouvre les robinets et qu'il ne faut pas passer à la caisse tout le monde est content. Mais ce que je lis là, c'est un inventaire à la Prévert qui ne tient pas compte des réalités économiques, démographiques et technologiques » explique la jeune femme qui va régulièrement à Nancy et qui est passablement agacée par les différents retards ou suppressions de trains. «  Je vais encore me faire un Blabla Car, cela me revient moins cher que la SNCF pour des petits trajets et les gens sont sympa. Mais il faut anticiper, c'est une manière de vivre, on devient par la force des choses consom'acteur » .

 

Mélange des genres pour le train

S'adapter sans démagogie

Pour Gérard qui vient de déposer sa fille en gare, ces gesticulations ne servent à rien et sont ridicules. « On essaye de nous faire prendre encore une fois des causes pour des conséquences. On se déresponsabilise comme des gamins face à l'état et la région et surtout personne ne veut payer de sa poche. Avec des vallées et des régions qui se vident, il est naturel de ne pas maintenir des lignes déficitaires. En 2018 on ne se déplace plus de la même manière qu'en 1978: le taux d'équipement automobile des ménages est différent. Et l'avion à bas prix flingue la rentabilité de la SNCF à l'international. Maintenir les petites lignes c'est une manifestation d'attachement désuète. Encore un débat d'arrière garde, comme pour le charbon et la sidérurgie, qui ont pompé de l'argent et du temps pendant des dizaines d'années, sous prétexte de sauver de l'emploi mais cela a surtout pollué la Lorraine et retardé la reconversion. On est entrés dans le XXIème siècle et personne ne donne de vision d'avenir décroissante et positive de crainte de décevoir ses électeurs et les investisseurs. Ne nous cachons pas que les communications professionnelles ou imposées n'obligent plus au déplacement systématique. On peut travailler de chez soi, apprendre en ligne, visiter en ligne, faire un check-up en ligne, négocier en ligne sans prendre une ligne ... de chemin de fer ! » .

 

Mélange des genres pour le train

Manque de vision d'avenir des responsables ?

« Ce n'est pas de la science-fiction, mais les transports vont encore plus s'individualiser et se partager. Cela sera plus économique pour la collectivité qui doit financer la santé et l'assistance vieillesse de ses concitoyens en priorité. Les contraintes réticulaires du rail sont trop couteuses. La métropolisation urbaine est une conséquence logique du coût en temps et argent de la vie rurbaine ou périphérique. Les transports individuels vont devenir verts, agiles et autonomes sous 10 ans. Personne n'en parle mais les élus le savent, s'en doutent ou sont dans le déni, car toutes les postures démagogiques ou conservatrices rassurent les électeurs qui sont incapables de saisir les enjeux dans le temps. Pourquoi la SNCF investit sur Hyperloop avec Elon Musk ? Parce qu'elle a tourné la page, elle n'est déjà plus le vestige collectiviste crépusculaire sous perfusion que les syndicats conservateurs ou les connivences politico-industrielles rêvent de conserver sous leur coupe. Les stratèges internationaux le disent: la SNCF doit impérativement se réorienter et sur le transport grande vitesse à 1200 Km/h si elle ne veut disparaitre totalement, et sur l'interconnection automatisée rail-route, qu'il est urgent d'imposer sur le fret. Grace à ces deux axes de développement sur une durée de transition à 30 ans, les régions arrêteront peut être de se faire essorer par la SNCF sous prétexte de maintenir des réseaux hors de prix ou des services inutilisés. En règle générale on peut continuer à se regarder le nombril et notre prestigieux passé, mais ce n'est ni pragmatique, ni durable » . Un discours atypique et douloureux pour les personnes attachées à leurs références générationnelles, mais qui a le mérite de jeter les bases prospectives d'un avenir constructif.


 

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